Poser nos limites

Nous sommes nombreux à ne pas écouter nos limites, ce petit espace vital qui nous permet de respirer. Et même lorsque nous en avons conscience il est difficile de les respecter. 

Nous sommes tous différents et les limites des uns ne sont pas celles des autres.

Nous comprenons qu'elles sont dépassées, que notre seuil est atteint, lorsque nous devenons agacé, irrité, lorsque nous avons le sentiment d'être victime d'une situation et ne plus rien contrôler.

Cela me rappelle il y a quelques années, chaque jour ma messagerie privée était inondée de messages et je passais des matinées entières à y répondre. Par conséquent, j'avais moins de temps pour les miens, moins de temps pour mon travail, moins de temps pour moi... Plus les jours passaient plus la situation me pesait. Je me voyais comme étouffée sous cette charge. Pourquoi ? Parce que je faisais tout mon possible pour répondre au plus vite à ces messages, dans l'heure, cela me paraissait inconcevable de les laisser sans réponse. Mes limites étaient clairement dépassées, car JE les dépassais ! Finalement ce n'étaient pas ces messages qui m'étouffaient mais ma réaction face à l'expérience, ce besoin de répondre à tous et au plus vite. 

Assurément ce n'est pas l'extérieur qui a le pouvoir de nous envahir, mais notre intérieur qui ne s'affirme pas assez, donc l'y autorise.

Une remarque toute simple d'une amie a mis fin à cette situation pénible : " Que tu répondes ou non aux messages les gens continuent à vivre leur vie !"

Elle avait tellement raison ! Mes limites étaient dépassées parce que je me donnais pour obligation de répondre coûte pour coûte, au détriment de mon bien être.

Cette remarque de mon amie a immédiatement mis fin à ma culpabilité, et je me suis alors autorisée à fermer ma messagerie privée. J'ai ressenti à ce moment là une immense libération car mes limites étaient (enfin) posées. 

Comprenons que ces limites, nos limites, sont salvatrices. Nous devons réapprendre à les poser et les respecter. 

Et comme cela va dans les deux sens nous nous devons de respecter celles d'autrui, sans jouer le jeu de la culpabilité lorsqu'un ami, un conjoint, un enfant, tente de préserver son espace afin d'entretenir son jardin privé. 

 

Emilie Dedieu