Le bonheur

J'entends souvent des personnes dire : "pourquoi n'ai-je pas droit au bonheur ?"

A cela je réponds que le bonheur est notre droit de naissance à tous, il n'est pas l'apanage de quelques privilégiés, bien au contraire, il est libre et saisissable, mais, qui est réellement prêt à tendre la main ?

Cette question peut sembler folle, pourtant, très peu de personnes choisissent d'être heureuses ! Car le bonheur est une question de choix, et nul ne détient notre bonheur à part nous-mêmes. 

Qu'importe ce que l'on nous a dit à propos du bonheur, qu'importe ce que l'on nous a fait, qu'importe les croyances sur lesquelles nous nous sommes construits, nous avons tous le droit d'être heureux. 

Nous remettons trop souvent notre bonheur entre les mains d'un autre, cela revient à donner à autrui un rôle qu'il ne peut assumer indéfiniment, alors, un jour ou l'autre interviendra la déception, et cette déception nous fera croire que le bonheur ne dure qu'un temps. Ceci est une croyance erronée puisque le bonheur a une durée de vie illimitée, il n'est limité que lorsque nous passons par une tierce personne (ou nos biens, notre argent, nos passions...) pour nous l'apporter.

Pourquoi tout compliquer, pourquoi faire appel à des intermédiaires, pourquoi ne pas saisir ce bonheur directement ici et maintenant ? 

Parce que lorsque nous parvenons enfin à être heureux par nous-mêmes et pour nous-mêmes, nous sommes souvent catalogués d'égoïstes, comme si le fait d'être heureux par soi même (soi m'aime) était anormal. 

Prenons l'exemple d'une personne heureuse, complète et épanouie. Lorsqu'elle rencontrera un partenaire de vie elle sera peut être plus épanouie encore, mais, son bonheur ne dépendra pas de ce partenaire, celui-ci sera la cerise sur le gâteau et non le gâteau. Mais, le partenaire ne comprendra peut-être pas cela et pensera ne pas être aimé à sa juste valeur. Bien des personnes désirent être la source de bonheur de leurs compagnons/familles/amis, car cela leur donne de l'importance, un sens, cela les nourrit, là encore il existe une attente : je te rends heureux, alors si je m'en vais tu n'as plus le droit de l'être autrement cela signifie que tu ne m'aimes pas réellement.

De plus, à en croire certains, il n'est pas correct d'être heureux tandis que tant de gens souffrent sur Terre, nous ne devrions être joyeux alors que des gens sont malades, malheureux ou meurent, alors, inconsciemment, nous nous coupons de notre joie intérieure car être heureux revient à ne pas avoir de cœur pour les autres. Je remarque cela lorsque j'écris des articles positifs, quelques personnes me font remarquer que le monde est triste et que je dois vivre dans une bulle pour voir tant de lumière et de joie partout. 

Il est vrai que je suis heureuse, j'observe toujours la coupe à moitié pleine et je ne vois pas en quoi le fait de vivre dans la joie peut paraître si insultant. Mais, parfois, mon positivisme est mal perçu. Pourtant je peux avoir de la compassion pour quelqu'un qui souffre tout en gardant mon cœur empli de lumière, pourquoi l'un n'irait pas sans l'autre ?

Ne pas choisir le bonheur ne fait en rien évoluer les choses, bien au contraire, cela alimente les égrégores sombres. 

Mettons fin à ce dicton populaire : "le bonheur des uns fait le malheur des autres". 

Dans ces exemples, le bonheur revêt alors le poids de la culpabilité. Culpabilité de sourire à la vie tandis que d'autres souffrent, culpabilité d'être heureux par soi et pour soi alors que d'autres espèrent remplir notre coupe.

Seul celui qui sort de ces schémas inconscients connaîtra le vrai bonheur, celui qui est éternel, celui qui trouve sa source en soi. Nul bonheur ne peut venir de dehors, lorsque c'est le cas il ne peut être qu'éphémère puisque sa source est destinée à se tarir, et nulle émotion de joie ne doit nous faire sentir coupable de quoi que ce soit !

Le vrai bonheur prend source dans une fontaine illimitée et intérieure, sans fond (aucune attente), sans forme (aucun contrôle), ni barrage (aucun jugement).

Autorisons-nous à être heureux ici et maintenant !

 

Emilie Dedieu