La transformation

Qu'est-ce qu'une transformation ?

Tout le monde souhaite évoluer, une grande majorité réclame un changement planétaire, une évolution des consciences, mais, au final, nous luttons contre la transformation véritable.

En effet, nous refusons de lâcher-prise, de tourner la page, et ce tout en réclamant du changement ! Pourtant transformation rime avec fin, il ne peut y avoir de transformation si rien ne change, donc ne disparaît. La transformation étant le début de quelque chose en toute logique elle marque également la fin d'autre chose. Par ailleurs, une transformation n'est pas forcément une rupture franche et véritable car elle s'appuie sur les énergies anciennes, des bases vieillottes, qui lui donneront l'impulsion, l'inspiration et la force de créer la nouveauté. 

L'exemple le plus frappant est celui du covid-19 en mars 2020. Je ne dis pas que cette expérience était positive ou négative, elle était ce qu'elle était et fut vécue différemment d'une personne à l'autre. Mais, à sa façon, cette expérience a transformé le monde et nos propres choix ont déterminé la polarité de ce changement, avons-nous par la suite travaillé pour la vie ou contre la vie ? 

Durant cette période de pandémie, certaines personnes qui désiraient ardemment une transformation de notre monde ont traversé cette expérience la peur au ventre, elles souhaitaient que tout redevienne comme avant, elles se demandaient quand les enfants retourneraient à l'école, quand l'on pourrait sortir comme avant, quand nos vielles habitudes pourraient reprendre, etc, elles se montraient nostalgiques de la vie d'avant ! Cela est tout à fait contradictoire de réclamer un changement tout en s'accrochant à ce qui était en place auparavant. De plus, comprenons que si nous avons traversé cette épidémie c'est que nos choix avaient ouvert la porte à cette expérience puisque nous avons tous un rôle à jouer dans ce qui se passe ici-bas, même à notre petit niveau.

Cette ancienne expérience met en lumière toutes ces formes de contradictions qui nous habitent, nous cultivons tous ces conflits intérieurs, nous voulons que les choses changent puis quand la transformation opère nous prenons peur, nous résistons, sans doute espérons-nous que les choses se transforment avec douceur, mais pour cela encore faut-il incarner cette douceur dans la matière. Et puis au final tout ceci n'est qu'une question de point de vue, car pour revenir à l'épidémie du covid-19, quand certains ne voyaient que la mort d'autres voyaient la vie qui émergeait, quand certains ne voyaient que la destruction d'autres observaient les animaux à nouveau libres, quand certains ne voyaient que l'égoïsme de l'Homme d'autres admiraient les actes de générosité qui s'affichaient, quand certains ne voyaient que la désolation d'autres applaudissaient la nature qui reprennait ses droits, quand certains ne voyaient que les personnes qui étouffaient d'autres s'émerveillaient face à la Terre qui respirait. La mort côtoie la vie et il en a toujours été ainsi puisqu'il faut une fin pour expérimenter la renaissance, tout n'est pas tout blanc ou tout noir, il n'existe que le point de vue que l'on choisit d'adopter. C'est pour cela que quand les uns vivent dans la peur et n'observent que la mort et la perte, d'autres incarnent la douceur et ne voient que la vie qui s'en vient.

La véritable transformation doit passer par la fin d'anciens comportements, la mort de croyances erronées, la destruction de vieux enfermements, l'extinction de schémas incorrects.

Lâchons-prise dès maintenant sur les habitudes qui nous gouvernent et nous desservent, n'ayons plus peur du changement, faisons de nouveaux choix, osons ! 

Et n'oublions pas que le changement se fait d'abord en soi.

 

Emilie Dedieu