Rester juste

Une remarque, une critique, un jugement, en dit plus long sur son émetteur que sur le receveur. Malheureusement, nous avons tendance à inverser le processus, et abaisser le receveur au niveau de la remarque, en particulier lorsque le receveur... c'est nous !

Nous prenons tout un peu trop à cœur, et donnons beaucoup de poids et de force aux mots d'autrui, ainsi, nous nous laissons facilement affecter par ce que nous entendons.

Par exemple, j'ai reçu il y a quelques temps un mail assez agressif d'une personne jugeant mes écrits comme incorrects, me reprochant de propager des inepties et j'en passe. Cette personne, pour argumenter, s'appuyait sur l'un de mes articles abordant la notion de responsabilité dans tout ce que nous vivons, article qu'elle n'avait vraisemblablement pas du tout apprécié.

Après lecture de son mail, j'ai pris ses remarques en plein cœur, assez surprise et peinée à vrai dire car je ne me reconnaissais pas dans ses mots et ses accusations. Alors, j'ai laissé les émotions me traverser quelques minutes, sans m'y attacher ou les contrôler, car refuser leur présence revient à lutter, ce qui n'est pas du tout bénéfique. Une fois mes émotions envolées, je me suis recentrée en mon cœur et su tirer l'enseignement lié à cette expérience. 

Dans un premier temps, ces remarques m'avaient touchée car j'avais autorisé les mots à devenir des maux se déposant sur mon cœur, alors qu'en réalité rien ne m'obligeait à donner du poids à ce message. Cela mettait donc en lumière une partie du travail qu'il me restait à faire sur moi même.

Dans un second temps, j'ai compris que ces propos qui me blessaient provenaient d'une blessure encore plus profonde chez son émetteur. En effet, mes mots étaient également des maux pour cette personne, et mes propos l'avaient heurtée, autrement elle n'aurait pas réagi de la sorte, avec tant d'agressivité.

Pourtant, l'écrit incriminé n'avait rien de violent ou négatif, j'exprimais simplement mon point de vue qui se résumait à ceci : nous sommes responsable de notre vie et de nos choix.

J'imagine que cette personne traversait une vie de souffrance, qu'elle trouvait surement la vie injuste, alors mes mots sont devenus des couteaux qui ré-ouvraient ses propres blessures. 

Et comme le dit Don Miguel Ruiz : "je suis responsable de ce que je dis, mais pas de ce que vous comprenez"

Aussi, j'étais responsable de mon écrit sur "la responsabilité", et cette personne responsablede ce qu'elle choisissait de comprendre et d'en faire. Finalement, cette seule expérience a renforcé ma foi en la responsabilité de chacun, car son attaque n'a fait que confirmer et valider mon ressenti que nous sommes tous responsables de nos vies, alors qu'elle espérait peut-être que je remette en question mon point de vue ou encore que je culpabilise. Grâce à cette personne j'ai expérimenté le principe de responsabilité, et je l'en remercie. 

Ainsi, dans cette petite expérience, on peut voir que la remarque en dit long sur l'émetteur. Les divers jugements et critiques sont des blessures qui s'expriment, par conséquent il est bon de ne pas entrer dans une bataille vaine, dans laquelle nos propres blessures entrent à leur tour en jeu. C'est pour cela que j'ai choisi d'ignorer ce mail, de ne pas y répondre ou justifier mon point de vue, cette personne a le droit de ne pas être d’accord avec moi, fort heureusement, mais sa réaction (aller jusqu'à chercher mon site internet pour trouver mes coordonnées puis m'envoyer un mail agressif) était tout de même un peu disproportionnée, et lorsque la réponse devient exagérée cela signifie que la personne a des choses à régler avec elle même, c'est la loi de résonance. Alors cessons de prendre sur nous les remarques extérieures et méditons sur cette merveilleuse phrase de Don Miguel Ruiz citée plus haut.

Après tout, si je présente à des personnes un bouquet de roses, certains remarquerons la beauté des fleurs, d’autres leur odeur, tandis que d'autres ne verront que leurs épines.

Souvent, il est préférable d'appliquer "la technique de la radio", suggérée par mes guides, ce qui nous évite de perdre trop d'énergie et de temps :

Lorsque l'on écoute la radio et que la chanson qui passe n'est pas à notre goût, et bien, on change d'onde tout simplement.  Nous ne nous reprochons pas d'avoir mauvais goût, nous passons simplement à une autre onde radio ni plus ni moins, ou alors nous laissons jouer la musique sans y prêter attention.

Faisons de même dans notre vie en général, jouons notre plus bel air, sans pour autant culpabiliser, avoir honte, nous dévaloriser, si notre mélodie ne plaît pas à tout le monde. J'insiste sur la notion de justesse, car en restant juste nous n'aurons jamais rien à nous reprocher, et en étant juste avec nous même on ne porte pas le poids du monde sur nos épaules. 

 

Emilie Dedieu