Ecrire son histoire

Imaginons notre Vie comme un grand livre. Chaque page décrit un peu de qui nous sommes, nos expériences, notre histoire, notre chemin. Il y a une table des matières, des pages numérotées, tout y est bien classé et ordonné.

Certaines pages de notre livre sont abîmées, cornées, ce sont les pages que nous relisons le plus souvent : celles qui relatent nos expériences les plus douloureuses.

Nous relisons ces pages car nous cherchons des réponses à des expériences non dépassées (lorsqu'une situation est acceptée nous n'y revenons plus). Alors, nous passons beaucoup de temps à relire les mêmes chapitres, parfois à tel point que nous en oublions que notre histoire possède une suite, qu'elle reste encore à écrire. Par ailleurs, les relire revient à leur donner l'énergie nécessaire pour se manifester à nouveau. L'histoire du serpent qui se mord la queue...

A force de nous focaliser sur ces mêmes pages sombres nous trouvons notre Histoire assez négative, nous en arrivons même à ne plus l'aimer. Et, ne plus aimer son livre revient à ne plus s'aimer.

Observons comme le passé a une incidence majeure sur l'amour que l'on se porte. Comment s'aimer si l'on reste chaque fois le nez plongé dans les pages les plus terribles de notre vie?

Pourtant, le livre de notre vie n'est pas une œuvre obscure et figée, mais un manuel d'enseignements ! L'on devrait pouvoir y lire une conclusion positive après chaque chapitre.

Par conséquent, si vous vous surprenez à relire une tranche douloureuse de votre passé, ne replongez pas totalement dans l'expérience, visualisez-vous simplement en train de lire une Histoire et non en train de la revivre, et notez votre conclusion plus bas.

Par exemple, si un jour vous avez été trompé, ne revivez plus cette tromperie, annotez en bas de ce chapitre ce que vous y avez gagné, cela peut être : "aujourd'hui je suis avec quelqu'un qui me convient mieux", ou si vous avez eu un accident notez "aujourd'hui je suis plus vigilent", sachez que dans chaque expérience, même les plus douloureuses, réside la lumière. Celui qui voit sait.

A force de douces conclusions notre livre gagnera en légèreté, car nos émotions négatives ne seront plus piégées dans certains chapitres. 

Notre livre n'est pas une histoire bouclée dans laquelle on s'enferme, mais une création vivante que nous écrivons au fur et à mesure.

Et vous, comment voyez-vous votre livre? 

si une image vous vient elle résume votre regard sur vous-même.

Emilie Dedieu