Apprivoiser sa peur

Ah nos peurs ! 
A chaque marche que nous gravissons une nouvelle peur nous happe, pourtant, même si elles paraissent être un obstacle, nos peurs ont aussi un rôle à jouer, elles nous offrent la possibilité d'en apprendre plus sur nous même.

En effet, chaque fois que l'on dépasse une peur, on grandit. Elle sont comme un ressort, qui, au départ est contracté et nous retient quelques temps, puis, lorsque la peur est acceptée et comprise le ressort lâche et nous projette au loin, plus haut, plus vite. Mais pour cela, nous devons accepter d'avoir un rôle à jouer sur nos peurs, sur le mécanisme du ressort.

Pour aller au delà de nos peurs je ne conseille pas de se battre contre elles, mais de les regarder avec honnêteté et bienveillance et travailler avec elles, car une peur ne se combat pas elle s'apprivoise. Cette confusion provient de l’expression "affronter sa peur" qui pousse à penser qu'affronter revient à lutter, mais dans cette phrase cela signifie lui faire face.
Mettre en lumière ce qui nous fait peur est essentiel car la peur porte un message important à notre attention.

Par exemple, si j'ai peur que les autres me jugent comme "illuminée", cette peur met en lumière mon manque de confiance en moi. Alors, au final, ce n'est pas réellement le jugement de l'autre qui est un problème, mais ce que je pense de moi-même, MON regard sur moi-même. Si le regard de l'autre parvient à me déstabiliser et me fait peur c'est que je doute de qui je suis. Cette peur devient alors une merveilleuse indication de ce que j'ai à travailler, à accepter, pour me dépasser et par la même occasion me libérer.

Le mot clé est celui de l'acceptation.

Car, toute peur pour être dépassée doit obligatoirement être acceptée. 
Si je n'accepte pas le fait d'avoir peur du regard de l'autre, je ne peux travailler sur ma confiance en moi et me guérir.

Ainsi, pour apprivoiser sa peur il ne faut pas avoir peur d'accepter sa présence, n'est-ce pas merveilleux et courageux !

C'est ainsi que nous évoluons et dissipons au fur et à mesure nos peurs, en écoutant le message qu'elles nous chuchotent et en y répondant de notre mieux.
Lorsque le téléphone sonne nous décrochons pour répondre, et bien lorsque la peur apparaît répondons-lui, avec amour et bienveillance. 
Car la peur est simplement un aspect de nous-même qui siège encore dans l'obscurité. 
Ce dont on pense avoir peur est quelque chose que nous n'avons pas encore reconnu et accepté en nous même, puisque la peur prend source dans la séparation.

C'est pourquoi le premier pas est d'accepter nos peurs, puis d'avoir l'audace de les aimer pour nous en libérer, de les voir comme une opportunité de se dépasser et non comme une fatalité.

 

 

Emilie Dedieu