La peur

Lorsque peur il y a cela indique un sentiment de séparation (mort), car la peur nous souffle que l'on ne (se) reconnait pas (dans) une expérience. L'on a peur seulement de ce que l'on accepte pas (en soi). 
La peur est mère de nos doutes, amie de notre confusion, alliée de notre manque de confiance.
 
Pourtant, il ne tient qu'à nous de la transformer, de nous en servir comme d'une impulsion au changement, car comme toute énergie celle-ci peut être utilisée à bon escient afin de nous replacer en tant qu'acteur de notre vie et ne plus la subir, en effet, la peur peut nous servir d'indicateur de ce que nous avons à transcender, dépasser, travailler en nous.
Lorsque nous choisissons d'aller au-delà de nos peurs, en éclairant nos zones d'ombres, nous nous (ré)unissons avec cette partie que nous rejetions auparavant. Lorsque nous faisons face à la peur nous la reconnaissons (en nous), alors celle-ci a moins de prises sur nous.
Par exemple, si j'ai peur de parler en public, en fuyant indéfiniment cette situation je ne peux effacer cette peur de mon répertoire, mais, si un beau jour je décide d'oser, de passer à l'action, de m'exprimer devant une assemblée, il est fort probable que je ressorte grandie de ce défi car j'ai mis en lumière l'obscurité en y faisant face.
A contrario, nous pouvons décider de contourner notre peur en y faisant rien, cela ne signifie pas que nous n'avançons pas sur notre chemin mais simplement que nous n'avons pas encore fait la paix avec le Tout. Par exemple, je peux avoir peur de m'exprimer en public, donc éviter cette expérience, tout en avançant sur mille autres aspects de ma vie.
 
La peur est toujours liée à l'avenir, en effet, on ne peut avoir peur du passé. En revanche, une expérience du passé a pu générer des peurs qui restent enfouies en nous et peuvent être projetées dans des situations à venir, ainsi, la peur existe dans la préoccupation, l'anticipation, l'anxiété, l'angoisse, l'obsession..., elle nous coupe du moment présent en nous reflétant un avenir sombre et bien souvent exagéré
 
Je me souviens d'une femme qui avait peur d'être malade et hospitalisée. A trop y penser et redouter cela, l'expérience alimentée par sa propre imagination (image en actions) a reçu assez d'énergie pour se manifester dans sa réalité. Une fois malade et clouée dans son lit d'hôpital pour trois jours, cette personne s'est aperçue que sa peur d'être hospitalisée était bien plus forte et effrayante que l'hospitalisation en elle-même. Expérimenter sa peur lui a permis de la dépasser, ses craintes se sont donc évaporées quand elle a compris à quel point ses scénarios de maladies étaient toujours affreux et bien au-delà de la réalité. L'on a tendance à imaginer le pire.
 
Souvenons-nous, enfant, nous avions peur du monstre caché sous notre lit. Nous alimentions cette peur à tel point que nous restions paralysé et bien caché sous notre couette. Le seul moyen de chasser cette peur était de regarder une bonne fois pour toutes sous le lit, donc d'y faire face. Une fois la peur dépassée elle disparaissait et nous nous endormions apaisé et serein jusqu'au lendemain. Parfois nous allumions une petite lampe de chevet, car la lumière a toujours été notre alliée en effaçant l'ombre.
 
Alors, agissons comme nous savions si bien le faire enfant, regardons nos peurs en face, examinons-les, comprenons-les, apprivoisons-les, et essayons de les faire disparaître en y déposant un peu de (notre) lumière. C'est un long travail, parfois il est peut être bon de se faire accompagner, tel l'enfant qui appelle ses parents avant de regarder sous son lit, mais ne restons pas bloqué et paralysé sous notre couette.
 

Accepter ses peurs, telles qu'elles sont, sans jugements de valeur, sans les alimenter, les voir simplement comme des indicateurs de nos zones d'obscurités puis essayer de les dépasser, en voilà un beau défi !

Emilie Dedieu