La culpabilité

Quel lourd fardeau est la culpabilité, observons comme il courbe le dos de celui qui le porte.
 
La culpabilité nous ronge de l'intérieur, elle nous consume, elle nous empoisonne et nous enferme.
 
C'est une punition terrible, l'on peut même dire que c'est une auto-punition que nous nous infligeons.
 
Nous sommes tous passés un jour ou l'autre par cette lourde émotion, en effet, il est parfois arrivé que nos choix ne soient pas les plus judicieux, que nos paroles ne soient pas les plus gentilles, que nos pensées ne soient pas les plus lumineuses... pour le regretter par la suite.
 
Pourtant, la pire de nos erreurs a été notre plus grand enseignement, la plus blessante de nos paroles l'impulsion d'un changement intérieur, la plus sombre de nos pensées une prise de conscience de ce qui nous habite, car nous nous sommes dit "plus jamais" ! Plus jamais nous ne nous comporterons/parlerons/penserons de la sorte.
 
Une erreur est un indicateur de ce que nous ne voulons plus recréer, elle pointe du doigt le virage que nous devons emprunter afin de changer ce qui doit l'être, une erreur nous permet de grandir, apprendre, comprendre.
 
Parfois il est préférable d'oublier l'expérience pour ne retenir que la leçon. Car, penser sans cesse à l'expérience douloureuse revient à la revivre et se punir. Plus on y pense, plus on aimerait créer une autre fin, et deux phrases nous suivent et nous poursuivent inlassablement: "Si j'avais", "si je n'avais pas". 
 
Ainsi est la culpabilité se résume à cela: si j'avais, si je n'avais pas. Pourtant ce qui est fait est fait, il n'est pas très judicieux de vivre ainsi dans le passé et ne pas accepter ce qui est.
Car culpabiliser c'est vivre dans le passé, le revivre, l'imaginer, lui donner une importance démesurée, un passé qui nous courbe le dos et nous peine.

Le seul remède à la culpabilité est l'acceptation.
 
Voyons nos "erreurs" comme un bon indicateur de ce que nous désirons être et du chemin que nous souhaitons emprunter. Elles ont donc leur utilité et en faire des enseignements c'est poursuivre notre évolution.
 
Culpabiliser est contre constructif, cela ne nous élève pas, bien au contraire, culpabiliser c'est se punir, se détruire, c'est refuser ce qui est, par la même refuser un peu qui nous sommes puisque refuser notre passé c'est renier une partie de soi. Nos erreurs doivent être acceptées pour être libérées.
 
Il est bien plus sain(t) de s'excuser du tort que l'on a fait que de culpabiliser sans fin.
 
Aimons-nous assez pour nous libérer de ce poids énorme qu'est la culpabilité, et surtout pardonnons-nous, faisons la paix avec nous-même.
 
Et si finalement il n'y avait pas d'erreurs mais simplement des opportunités ?
 
Emilie Dedieu