Etre sans se limiter

On sait qui l'on est lorsque l'on n'est plus rien. Cela peut paraître paradoxal et pourtant...

En effet, plus on cherche à savoir à quelle famille on appartient, plus on cherche sa mission de vie, plus on cherche à être quelqu'un, et plus on se disperse... donc, moins on se trouve.

Je comprends cette soif de réponses, cette envie de savoir, de se re-trouver, de mettre des mots sur tout, mais, au final, certaines réponses nous limitent et nous enferment, mais surtout, elles peuvent parfois aller jusqu'à nous diviser.

Combien de groupes fermés ai-je vu s'intitulant : "groupe pour les enfants indigos", ou encore "nous les enfants arc-en-ciel", ou alors "si vous êtes un enfant cristal bienvenue ici"... Parfois, ces groupes sont utiles car ils donnent des clés et des outils pour vivre et développer notre potentiel et c'est une bonne chose, mais, bien plus souvent, ils forment des cloisonnements entre les gens, ils créent des catégories qui séparent et limitent.

Je ne dis pas qu'il est mal de chercher à savoir qui nous sommes, car cela peut éveiller notre conscience et nous donner des clés importantes pour la suite, je dis simplement que cela ne doit pas constituer un enfermement de notre être ce qui va à l'encontre du but recherché : le savoir. Cela est contradictoire de se délivrer d'une case et vouloir à tout prix entrer dans une autre. Les clés ramassées ici et là doivent être utilisées pour ouvrir des portes et non pour les verrouiller.

Par ailleurs, trop chercher empêche d'être et accueillir, ne pas savoir est aussi un merveilleux cadeau.

Je me souviens, il n'y a pas si longtemps de cela au début de mon éveil, je voulais absolument connaître la couleur de mon aura, le nom de ma famille d'âme, mes capacités, mon chemin de vie, mes origines, mes vies antérieures... Je cherchais mes réponses partout, je glanais des informations à gauche à droite et chez les autres surtout. Puis, je me suis vite aperçue que d'une personne à l'autre les avis différaient, certains me voyaient comme ceci tandis que d'autres comme cela. Finalement je m'y perdais... Qui étais-je ?
Alors, j'ai décidé de chercher toute seule mes réponses, il y avait du mieux puisque je suis passée de l'écoute extérieure à l'écoute intérieure, mais tout de même... Comme j'étais illustratrice je pensais tout naturellement appartenir à la famille de la communication; mais plus tard, quand j'ai commencé à ressentir les énergies j'ai pensé être de la famille des passeurs; puis, lorsque j'ai commencé à écrire je me suis dit que je devais être de la famille des enseignants; par la suite, lorsque j'ai commencé mes soins énergétiques j'ai finalement pensé faire partie de la famille des guérisseurs... Et, chaque nouveau changement, chaque nouvelle évolution, créait en moi des doutes. Mais qui étais-je finalement ? 
Puis un beau jour, j'ai arrêté de chercher qui j'étais, je me suis dis "et si je n'étais personne ? ni un mot, ni une case, ni une appellation... juste moi !". J'ai compris que seules mes envies importaient et que finalement c'est elles qui me définissaient au mieux. Par ailleurs, aujourd'hui je me suis totalement défaite de toutes ces croyances : famille d'âmes, mission de vie, flamme jumelle, etc, pour mon plus grand bien et tout va pour le mieux ! Je me re-trouve, je ne suis pas ceci ou cela je suis TOUT. 

Alors je le répète, les mots doivent être une guidance et non un enfermement. Ne vous arrêtez pas à ceci ou cela, pas en si bon chemin, continuez à vous créer et vous recréer jour après jour. Car lorsque vous vous arrêtez vous cessez d'évoluer, et la vie n'est que mouvements.

 

Emilie Dedieu