(se) Donner vie

Pour certaines personnes, l'idée de mettre au monde un enfant peut faire peur, parfois inconsciemment, alors elles rencontrent des difficultés à concrétiser cette envie. Des craintes œuvrent dans le non manifesté et bloquent la réalisation de ce merveilleux projet.  

En effet, il existe une peur de la naissance, qui est à mettre en parallèle avec NOTRE naissance. Mettre au monde un enfant n'est jamais anodin, loin de là, car cela nous confronte à notre propre naissance (qu'elle soit physique ou spirituelle), à notre enfance, à notre lien familial, à nos attaches, à nos parents, notre fratrie...

Quelquefois revivre cela est douloureux, il y a alors un travail de lâcher prise à entreprendre, un pardon à donner et se donner si il y a lieu... Il faut une acceptation totale de notre naissance, de notre vie, de notre incarnation, afin de vivre sereinement ce moment sacré qu'est la maternité, période qui nous lie avec toutes les femmes de notre vie, dont notre femme intérieure (féminin sacré).

La naissance est implicitement synonyme de mort (lâcher-prise), une mort qui mène à la renaissance (renaissent sens), à la métamorphose (mets à mort le faux ose). Il s'agit de la rupture avec notre ancien Moi, la transformation du lien enfant-parent à parent-enfant, la mort de notre vie telle qu'on la connaît, la fin de la jeunesse, les responsabilités, la nouveauté... En effet, beaucoup de changements opèrent lorsque l'on projette de donner (sa) vie, et quand on est prêt pour cela, la porte s'ouvre enfin pour accueillir une nouvelle âme. 

Concernant les femmes, la douleur de l'accouchement est bien ancrée en nous, si bien que nous ne pensons pas pouvoir donner naissance sans souffrir, nous assimilons donc naissance à souffrance. Par conséquent, penser que la naissance est source de souffrance, physique et parfois morale, peut rebuter certaines femmes inconsciemment. 

Ainsi, cela peut faire peur de donner la vie, mais aussi de renaître vers un moi Véritable, de se diriger vers notre renaissance, notre transformation. Ces craintes créent un blocage invisible qui empêche parfois les femmes de devenir mère. Il en est de même pour les hommes qui vivent à travers cet égrégore de souffrance et craignent de donner la vie à leur tour.

Pour remédier à cela, il est bon de travailler notre croyance sur la souffrance, la transformation, la re-naissance, afin que l'accouchement ne soit pas vécu dans la peur, mais dans la joie et l'amour. Car c'est cette pensée racine de peur de donner la vie qui alimente un blocage et le maintient en place, empêchant toutes formes de grossesses. Je rappelle qu'un blocage est une absence de lumière, il se retire avec le travail de l'esprit, et cela peut être très rapide contrairement aux idées reçues qui dictent qu'il faut des années de thérapie pour éclairer l'ombre. Tout est possible quand on est prêt à dépasser ses croyances et conditionnements.

Il s'avère également efficace de mettre des mots sur les maux, de parler librement de cette peur de donner naissance, de cette crainte de revivre son passé, car parler libère, s'exprimer défait les nœuds et donne des solutions. N'oublions pas que nous ne pouvons guérir ce que nous refusons de regarder, alors être honnête avec soi même (soi m'aime) est le plus grand cadeau que l'on puisse se faire.

 

Emilie Dedieu